Le
vieillissement
Le
vieillissement et la mort sont des caractéristiques
naturelles des êtres vivants hautement organisés.
Leur organisation structurale en cellules, tissus, organes
et organisme, montre que le vieillissement n'est pas l'apanage
exclusif de structures spécifiques. Le vieillissement
cellulaire, tissulaire et organique a été
et continue d'être étudié, mais il est
clair maintenant que ce sont les systèmes d'intégration
qui sont touchés. Mes travaux montrent (Chauvet 1996)
que la relation nouvelle entre organisation structurale
et organisation fonctionnelle, que la relation mathématique
entre les deux facettes complémentaires (O-FBS)*
et (D-FBS)** d'un système biologique, conduit à
une explication cohérente du vieillissement.
La conséquence la plus importante
est la possibilité de définir rigoureusement
la notion de temps biologique, ou plus exactement
de temps physiologique. A tout système biologique
correspond un âge physiologique.
Au fur et à mesure de son vieillissement, l'organisme
vivant est soumis à des micromutations géniques
et à des altérations structurales nombreuses
et aléatoires, c'est-à-dire à des fluctuations
structurales microscopiques.
Cet aléatoire microscopique fondamental du vivant
est-il la cause de l'irréversibilité biologique
fonctionnelle observée au niveau macroscopique, que
l'on appelle le vieillissement ? Même si l'existence
de gènes spécialisés conduit à
une mort cellulaire "programmée" (l'apoptose),
le vieillissement "non programmé" serait
de toute façon inéluctable.
Ainsi,
les erreurs de réplication ou les micro-mutations
créent des altérations de structure qui mettent
en défaut la notion même d'unité
structurale comme classe d'équivalence
structurale. La biosynthèse des protéines
par exemple est le résultat d'un ensemble compliqué
d'interactions fonctionnelles à divers niveaux d'organisation,
mais elle est aussi la base de la construction des structures
qui supportent ce fonctionnement. C'est donc à l'échelle
moléculaire le problème de l'oeuf et de la
poule.
Traduire cette phénoménologie, qui mêle
structure et fonction à tous les niveaux d'organisation,
en termes d' Interactions
fonctionnelles possède de grands avantages,
car la modification d'une structure entraîne, ipso
facto, la suppression d'une interaction fonctionnelle.
Dans le cas du développement,
ce sont les conséquences de ces perturbations sur
l'organisation fonctionnelle, et en particulier sur le potentiel
d'organisation, que j'ai recherchées à l'aide
d'un principe optimal.
Dans le cas du vieillissement, ce sont les conséquences
de ce type de fluctuations sur la dynamique des processus
que j'ai analysées : étudier un (D-SBF) considéré
comme système biologique réel (D-SBR) lorsqu'il
est soumis à des perturbations de sa topologie
(O-SBF).
* O-SBF : Organisation du système
biologique formel
** D-SBF : Dynamique du système biologique formel